La France a trahi sa sacro-sainte alliance de défense mutuelle avec les USA et l'ancien pacte est caduc. C'est vrai qu'il n'avait jamais fonctionné que dans un seul sens selon le bon gré et l'humeur des gouvernements français qui n'y ont jamais vu qu'un moyen pour économiser un ou deux francs sur les budgets de défense. L'Amérique a appris à ses dépens que la France ne se sent pas le moindre devoir de réciprocité à son égard. Et de ce fait, la France ne pourra plus raser gratis. Les effets s'en feront ressentir sur les budgets de la défense nationale futurs, mais aussi sur tout l'ensemble budgétaire qui ne consiste qu'en un seul et vaste vase communicant : Sécurité Sociale, hôpitaux publiques, RMI, retraites... Etait-ce bien le moment de frimer ainsi, mais surtout, qu'est-ce que cela a bien pu rapporter à la maison France !
La contribution de la France à libérer l'Irak lui aurait quasi-automatiquement rapporté de juteux contrats de reconstruction et de nouvelles concessions pétrolières. Il aurait donc été plus judicieux d'attendre, pour s'embrouiller avec les USA, de constater le non respect des procédures d'appel d'offre dans l'octroi des contrats de reconstruction. Et nos différents se seraient ainsi réglés devant l'OMS au lieu des Nations Unie. Car nous avons perdu plus de 10000 emplois directs dans cette affaire et encore davantage liés à l'activité des entreprises françaises aux USA. Pour couronner le tout, des conséquences très dommageables peuvent être attendues de la perte de tout fair-play US sur les plans commercial et diplomatique. Nul doute que tous nos concurrents vont profiter de la situation en toutes occasions. Nous serons systématiquement écartés de tous les grands contrats mondiaux.
La France s'est aussi exclue de toutes les retombées glorieuses et du scintillement dans le monde qui auraient découlé des idéaux des droits de l'homme qu'elle était sensée défendre. Ella a non seulement manqué la bonne occasion de se taire, mais celle de démontrer qu'elle est au service de la cause des peuples qui souffrent sous le joug de dictatures barbares. Elle a ainsi totalement effacé son aura d'avocat du droit international et de la moralité. Elle apparaît désormais comme championne de l'anti-américanisme primaire et de la procédure onusienne. C'est peut-être un symbole fort pour tous les états scélérats du monde, mais aucun peuple qui se sent en mal de liberté ne se tournera plus vers elle pour faire défendre ses intérêts hormis les causes perdues d'avance. Ils préféreront son rival de toujours, les USA, plus fiable et plus efficace.
Quant au camp de la paix, il sera longtemps discrédité pour avoir crié hystériquement : "Au loup la fin du monde" avec en plus et à peine voilé : "Vive Saddam, à mort les Irakiens". Et tout ce ramdam mené par Chirac ne concernait qu'une guerre qui aura duré en tout 20 jours ! Pour être juste à son égard, il faut cependant se souvenir du succès du bain de foule, au nom de la France, de M. Chirac en Algérie. S'il y retournait aujourd'hui, on n'entendrait plus ces mêmes slogans d'amitié admirative. La foule, quand bien même elle aurait reçu l'injonction de se poster sur le passage présidentiel, se limiterait à l'effectif de 3 chameaux et 2 passants. Car le monde a compris dans cette affaire que la présidence française s'est laissée guider par des motifs mercantilistes à courte vue.
Jacques Chirac est-il compétent pour gouverner le pays, gérer nos affaires de défense, promouvoir l'intérêt français dans le monde, orienter l'état des finances et diriger une diplomatie ?
Non. Les décisions du pays se sont fondées sur l'humeur et le manque de sang froid de la présidence au lieu de choix rationnels et mesurés. Le rayonnement économique futur de la France dans le monde et en Europe est compromis. Chirac rentre dans l'histoire comme un piètre président responsable de la dissolution de l'assemblée nationale de 1997, comme l'un des protagonistes centraux des "affaires", de l'instrumentation de la réforme constitutionnelle à des fins de blanchiment personnel, de la perte d'influence de la France dans le monde après la guerre d'Irak
et de tant d'autres gaffes
mais ce n'est certainement pas encore fini.
« Putain, encore 4 ans ! »
La politique de M. Chirac ressemble à une grosse vague déferlante surmontée par un surfer fou sous les applaudissements d'une foule enthousiaste et, juste après, de la voir s'écraser et lui de se noyer lamentablement.
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