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Joyeux Noël
publié par Peter Pan, le 25-12-2007
Bonjour À Tous. Joyeux Noël À Tous Les Membres Et Pas Membres De Nostradama. Soyez Raisonnables, Ne Mangez Pas Trop De Fois Gras Et Ne Buvez Pas Trop De Saint-Emilion. À Bientôt.



Etait-ce un loup qui hurlait au loin, ou bien le vent, scindé par quelque rocher tranchant ?



Quelques gouttes de pluie firent chuinter le feu.


Sexadigite serra sa demi-couverture autour de lui. On eût dit qu'il s'y agrippait.



Il ne faisait pas trop froid, cependant, à part derrière les gens. Le chaudron du repas avait encore le cul rougi par la braise.


Un reste du ragoût d'yeux de lièvre, avec des carottes sauvages, des navets nains et autres racines y bouillonnait calmement. C'était encore de la cuisine de chasseur : on mange des yeux pour voir...


- Une plaine s'allonge au pied de mon village, dit Sexadigite. Des nations entières y passèrent lentement. Nous les regardions, cachés derrière ces arbres qui peuplent notre colline et protègent nos champs.


"Hommes, gens de poussière et de toutes façons, gens de négoce et de loisir, gens de confins et gens d'ailleurs, ô gens de peu de poids dans la mémoire de ces lieux ; gens des vallées et des plateaux et des plus hautes pentes de ce monde à l'échéance de nos rives ; flaireurs de signes, de semences et confesseurs de souffles en Ouest ; suiveurs de pistes, de saisons, leveurs de campements dans le petit vent de l'aube ; ô chercheurs de points d'eau sur l'écorce du monde ; ô chercheurs, ô trouveurs de raisons pour s'en aller ailleurs,
vous ne trafiquez pas d'un sel plus fort quand au matin, dans un présage de royaumes et d'eaux mortes suspendues sur les fumées du monde, les tambours de l'exil éveillent aux frontières l'éternité qui bâille sur les sables."




Aprés ces hordes fuyantes nous avons vu les spectres. Les spectres ?... Ce sont les doigts mangés, les angoisses de la faim, le regard de la Mort ; et aussi les guerriers retors qui taillent et puis qui tuent, les conquérants féroces et les misères obtuses. Ils poursuivent les nations, s'agrippent aux cheveux du dernier de la horde, du plus lent, du plus hagard ; ils s'accrochent à ses yeux qui ne verront plus rien.


Comment je le sais ? Je les ai vus, te dis-je et on m'a raconté... mon père, mon grand-père... Car nous aussi sommes venus, un jour du fond de l'Est, nous aussi avons aimé les sorcières des forêts qui vous attachent à une terre jusqu'à n'en plus bouger. Nous sommes proches des Huns par cela, comme par nos yeux. Les yeux, le regard, c'est terrible ! Nos yeux, jadis, étaient ronds comme les tiens, mais ils trop mangé de lumière sale, de misère et de mort : ils ont voulu se clore et se sont amincis.
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